Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées
Article 30 – Participation à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports – Paragraphe 1
Les États parties reconnaissent le droit des personnes handicapées de participer, sur la base de l’égalité avec les autres, à la vie culturelle et prennent toutes les mesures appropriées pour faire en sorte que les personnes handicapées :
- (a) Jouissent de l’accès aux matériels culturels dans des formats accessibles ;
- (b) Ont accès aux programmes de télévision, aux films, aux théâtre et aux autres activités culturelles, dans des formats accessibles ;
- (c) Ont accès aux lieux de spectacles ou de services culturels, tels que les théâtres, les musées, les cinémas, les bibliothèques et les services touristiques, et, dans la mesure du possible, aux monuments et sites d’importance culturelle nationale.
La culture accessible est un concept qui fait référence à la jouissance des biens culturels par toutes les personnes, quelles que soient leurs capacités physiques, sensorielles ou cognitives. Ce concept est étroitement lié à l’idée d’inclusion sociale, car l’accès à la culture est un droit fondamental qui doit être garanti pour tous.
La culture accessible peut prendre de nombreuses formes : de la présence de rampes et d’ascenseurs dans les bâtiments culturels à l’utilisation de technologies d’assistance pour améliorer l’expérience des visiteurs souffrant de handicaps sensoriels, en passant par l’organisation de visites guidées pour les personnes souffrant de handicaps cognitifs et la production de documents dans un langage simple. Plus largement, il s’agit d’éliminer tous les obstacles en rendant la culture accessible à tous.
La culture accessible permet non seulement aux personnes handicapées de participer pleinement à la vie culturelle de la communauté, mais aussi de l’enrichir de leurs expériences et de leurs connaissances. En outre, la culture accessible est également importante pour les personnes âgées ou les personnes ayant des problèmes temporaires de mobilité ou de santé, les personnes peu scolarisées ou les personnes vivant temporairement à l’étranger, qui peuvent avoir des difficultés à accéder à certains lieux culturels ou à profiter de certains contenus.
Pour promouvoir une culture accessible, des actions concrètes sont nécessaires. Tout d’abord, les espaces culturels doivent être conçus pour être physiquement accessibles à tous. En outre, les travailleurs culturels doivent être formés à la culture accessible et aux besoins spécifiques des personnes handicapées. Cela signifie que les musées, bibliothèques et autres lieux culturels doivent engager du personnel spécialisé pour accueillir et aider les visiteurs handicapés, mais pas seulement : ils doivent également disposer de documents rédigés dans un langage simple, compréhensible par tous, des enfants aux personnes âgées. Enfin, il est important de considérer l’importance de l’accessibilité du contenu culturel numérique. La culture numérique devient de plus en plus importante, mais il peut être difficile pour les personnes souffrant de handicaps sensoriels ou cognitifs d’accéder au contenu. Les opérateurs culturels doivent donc veiller à ce que leurs sites ou plateformes numériques et leur contenu soient accessibles à tous.
Il existe de nombreux exemples positifs de culture accessible dans le monde. Par exemple, le musée du Louvre à Paris a mis en œuvre un certain nombre d’actions pour améliorer l’accessibilité, notamment l’installation d’ascenseurs et la création de parcours tactiles pour les personnes souffrant de déficiences visuelles. En outre, le musée propose des visites en langue des signes et des visites dédiées aux personnes souffrant d’un handicap auditif. Il existe également des exemples de culture accessible en Italie. Ainsi, le musée archéologique national de Naples a mis en œuvre un projet intitulé « MANN inclusive », qui prévoit la création d’un parcours de visite accessible aux personnes souffrant de handicaps sensoriels et cognitifs. Ce parcours comprend l’utilisation d’audioguides, de guides en langue des signes et l’installation de panneaux tactiles pour les personnes souffrant d’un handicap visuel. En outre, la bibliothèque centrale nationale de Florence a pris un certain nombre de mesures pour rendre ses espaces et son contenu accessibles à tous. Ces actions comprennent la création d’une section dédiée aux livres en braille, l’installation d’un ascenseur accessible et la formation du personnel à la culture accessible.
Le projet Interreg Europe centrale « Come-In ! », qui s’est achevé en 2019 et dont l’Enaip FVG et Progettoautismo fvg étaient partenaires, a réuni six pays d’Europe centrale afin de réaliser un effort collectif visant à augmenter le nombre de visiteurs dans les musées de petite et moyenne taille en les rendant plus accessibles aux personnes handicapées et en les sensibilisant à l’importance de l’inclusion et de l’accessibilité.
Dans le sillage du slogan « rien sur nous, sans nous », des musées d’Italie, d’Autriche, de Croatie, de Slovénie, d’Allemagne et de Pologne ont collaboré avec des associations de personnes handicapées, des universitaires, des établissements d’enseignement et des décideurs politiques afin d’établir des normes transnationales visant à améliorer l’accessibilité des musées. À Udine, le musée archéologique du château a été rendu entièrement accessible grâce à la collaboration avec Progettoautismo fvg.
L’accessibilité est un processus, que le projet « Come-In ! » soutient en favorisant les relations avec le patrimoine culturel par le biais de nouvelles modalités multisensorielles, en promouvant des musées inclusifs où il n’y a pas de besoins spéciaux, mais simplement une culture pour tous, 4all.
Le projet a conduit à l’élaboration des lignes directrices « Come-In ! », un ensemble de normes de qualité destinées à aider les musées à améliorer leur accessibilité et à promouvoir l’accès à la culture par des approches novatrices. Sur la base de ces lignes directrices, un label COME-IN ! a été développé pour certifier le niveau d’accessibilité d’un musée et assurer sa conformité aux normes, un label dont nous espérons que de nombreux musées se doteront. Outre les lignes directrices, le projet a produit un manuel destiné aux employés des musées, des conférences et des symposiums sur l’accessibilité des musées, un rapport sur l’accessibilité en Europe centrale et des expositions multisensorielles et universellement accessibles.
En Frioul-Vénétie Julienne, en outre, à la suite de cette planification, la loi régionale 10/2018 « Principes généraux et possibilités de mise en œuvre pour l’accessibilité » est née, un grand résultat de réseau sur le territoire qui a apporté d’importantes retombées pour l’accessibilité des sites muséaux sur le territoire régional.
Il devient donc de plus en plus urgent et essentiel de créer des outils appropriés pour que toute institution culturelle ou autre puisse se doter de matériels accessibles dans un langage simple, garantissant à chacun le droit fondamental de pouvoir accéder à la culture et, plus largement, à l’étude et à l’éducation.